Bruits de coups de pilon. 1/ Une terrasse. Certainement en bordure de mer. On entend un bruit semblable à celui des vagues. Dada entre et dresse la table. Deux plats. Deux chaises. Du vin. Elle pose sur la table un plat de foufou et une sauce de poisson. Elle met de la musique. De la kora. Dada : Ma voix, une fois, a touché le ciel après le foufou je me suis râpée en attendant qu’ensemble encore on le mange… que j’embrasse le ciel … Dada parle à l’autre chaise qui représente le « Thé ».…
Lire plus« Et… euh… tu vas souvent au cinéma ? » Réponse succincte et glaciale. Le jeune homme revient malgré tout à la charge : « Et… sinon… tu apprécies la peinture ? » Ça allait encore durer longtemps, cet interrogatoire ? Cet ixième Mathieu, ou Sébastien, ou elle ne savait plus qui, allait-il faire défiler encore longtemps sa liste poussive de sujets de conversation ? Trouver au plus vite une porte de sortie. C’était bien la dernière fois qu’elle se rendait à l’un de ces rendez-vous avec des inconnus. Les timides qui noient le…
Lire plus1 - Enfant-et-soldat et Sophie Prince, treize ans, a été enfant-soldat au Liberia pendant trois ans. Prince, treize ans, a tué, des dizaines, peut-être même une centaine, de personnes. Il ne sait pas. Prince, treize ans, a utilisé des armes de guerre. Des fusils. Des mitraillettes. Des vraies. Avec de vraies balles qui tuent. Prince a égorgé. Au moins une trentaine de personnes. Ça, il sait. Ça marque. On voit le visage. L’horreur dans les deux yeux. Les tempes qui font…
Lire plusLes personnages LE MAUVAIS VOLEUR M. LAW LE SECOURISTE LE DECIDEUR LE TAULIER LE BON VOLEUR PREMIERE MARCHE PAS I Un homme traîne un autre homme rétif, enchaîné des deux poignets. LE MAUVAIS VOLEUR : Aïe ! Tu vas déchirer mes poignets à force de me tirer ainsi. C’est fort méchant de me traiter dur pour peu de choses. M. LAW : Ha ! C’est toi qui trouves que c’est peu de choses. (M. LAW le tire.) Allons voir les décideurs. LE MAUVAIS VOLEUR : Quels décideurs ? Libère-moi ; je n’ai que faire de tes méchantes chaînes. Les deux rencontrent un homme en…
Lire plusBrouillons de villes Goûte piéton L’air vivifiant des villes Brouillons de vies anonymes Le lecteur s’empare d’un trottoir Les mots cinglent le bitume flou Signes et empreintes Le mènent dans un ailleurs Pourtant si proche de lui-même Ponts, autoroutes dénombrent Des strophes, des paragraphes entiers Paroles et mots glissant sur les places, Les parvis des mairies, des églises Crissements de pneus des taxis affolés Filant à toute berzingue sur les boulevards frémissants Les ombres s’allongent, se déforment, s’imprègnent Des monstres imaginaires de nos cités ensommeillées. Mémoires Attention, l’écriture…
Lire plusSouffle sur les braises ! Jette au feu de la Saint-Jean, tes pensées dignes du silence Et souffle sur les braises pour attiser l'espoir ! Quand l'esprit se fait nuit et s'absente des rêves, Te voilà en exil dans un monde de pierres, Où les mots quotidiens chantent mélancoliques Les étoiles perdues d'un bonheur qui s'enfuit, Jette au feu de la Saint-Jean, tes pensées dignes du silence, Et souffle sur les braises pour raviver l'instant. Moment inopportun Ce n'était pas le jour et ce n'était pas l'heure De crier sa colère à la face du monde, La lumière insolente…
Lire plusNuit sans sommeil Dorénavant je ne peux aller me coucher C’est l’absence de sommeil qui me tient en éveil. Est-ce trop tard pour panser les coups de la veille ? De quel côté la balance viendra à pencher ? Tant de reproches ont rythmé notre quotidien Ces insultes que j’ai essuyées en vain. Enfin Mon cœur est usé, fatigué. Est-ce la fin De notre histoire ? Saurons-nous dénouer les liens ? Lorsque les souvenirs heureux s’estompent, s’effacent Que seuls les regrets, la douleur occupent la place Il nous faut affronter la…
Lire plus