Brouillons de villes
Goûte piéton
L’air vivifiant des villes
Brouillons de vies anonymes
Le lecteur s’empare d’un trottoir
Les mots cinglent le bitume flou
Signes et empreintes
Le mènent dans un ailleurs
Pourtant si proche de lui-même
Ponts, autoroutes dénombrent
Des strophes, des paragraphes entiers
Paroles et mots glissant sur les places,
Les parvis des mairies, des églises
Crissements de pneus des taxis affolés
Filant à toute berzingue sur les boulevards frémissants
Les ombres s’allongent, se déforment, s’imprègnent
Des monstres imaginaires de nos cités ensommeillées.
Mémoires
Malgré les défauts de ma mémoire, tout reste à tracer. Arrête-toi. Prends le temps de regarder, de saisir cette lumière qui mûrit dans la fameuse glace d’Alice où peu à peu les phrases, les signes, les symboles habillent une réalité toute relative.
C’est défaire la naïveté de ce que l’on croit imaginer.
La glace est un soleil qui dort
Tu te confrontes à la vie, te désengorges de l’impasse.
Tu te nourris de rires et d’aventures printanières.
Tu prends les chemins de traverse entraîné par le vertige de tes pas.
Bifurque, prends à droite, à gauche, pas de destination en vue, seulement, des champs à foison, des espaces infinis quantifiables sur le papier.
Non, là, je ne déroge pas à laisser ma plume voler au fil de mes rêveries voyageuses. Je suis juste un passant et un locataire d’une nature rebelle.
Un mélange étrange juste pour moi.
Un désordre de plantes traîne sur les talus, qui ne laisse pas le passant indifférent.
En bas de la ville
Les nuages gris essaiment leurs noires colères
Les platanes font la triste mine
Le vent mouline dans leurs branches menues
Les étourneaux disséminent les tendres feuilles aux quatre vents
Une cacophonie de casseroles jetées avec fracas sur nos têtes
La révolte gronde
Ne laissons plus nos platanes et nos crânes se dégarnir !
Planchons sur ce nouveau combat, entonnons des discussions
À bâtons rompus avec les élus de nos campagnes
De sacrés maraudeurs qui font vols de tout bois
Les corbeaux ripostent et fondent sur les croquantes et charnues volailles
Des squares et des jardins publics
Ça craque, ça croque, ça cric crac !
Ça pète dans tous les coins, les platanes sont chauves
Le combat continue.