Ragnarök

Temps d'hiver pèse sur le moral rieur
Du vert pivert qui frappe d'un bec rageur
Sous le couvert d'arbres pinailleurs.
La coquille creuse du tronc
Redoute l'aiguille picoreuse de Charon
Et la cascarille houleuse souffre le démon.
La pinède n'est plus au goût 
De l'aède chercheur d'amadou
Amateur de guède ocre doux.
S'envole Arès, les plumes entrailles
L'auréole il délaisse à la muraille
Et enferme en fiole la cendraille.

Echiquier

Fou de la reine qui sur la tour s'égare.
Pion qui au devenir voulait être Roi.
Roi qui se souvint de son temps Cavalier.
Tous partiront en guerre pour oublier,
Qu'en dehors des cases ils ne peuvent exister
Au noir et au blanc ils virent,
Et d'un pas meurent et chavirent.

Le temps d'une vague

Déjetée par la mer
La terre me semble insatiable
De ce chant ordinaire
Entre les rocs elle s'enfonce
S'écoulant par quelques chemins
De l'or elle invente le bronze
Et n'existera plus demain.
Le sang noir éclate sur la grève
Même le soleil y est attiré
Plus une goutte, c'est un rêve
Laissant place à la réalité.