Bas les masques !
Elle a baissé les armes
Versé beaucoup trop de larmes
Tant pis !
C’est fini !
Tout ce que Lou avait construit dans sa vie
Pour lequel elle s’était battue
Elle se retrouverait probablement à la rue
Insomnies
Toute seule dans son malheur
Parce qu’elle croyait à ses valeurs
A défendre les opprimés
C’est elle qui se retrouve sur le banc des accusés
Elle, la seule à ne pas porter de masque !
A avoir eu le courage
De dire son désaccord à toutes ces brebis bien trop sages
Et c’est elle qui se prend une immense claque !
Adieu ! Pays des larmes !
Vacillante est sa flamme
Ne plus rien sentir
Définitivement en finir
Premier somnifère
Aller vers d’autres rivages
Loin de leurs ravages
De cet enfer
Tout ça à cause de ces sept maudites lettres
Prononcées devant une bande de traîtres :
M-O-B-B-I-N-G !
Tout le monde sur le ring !
Toute la hiérarchie
Cœur de pierre
Langue de vipère
Tomba le masque de l’hypocrisie !
Enfila celui à gaz
Tourna à fond
Le robinet du poison
Asphyxia la base
Autour de Lou
Tout devient soudain complètement flou
Enroulée dans ce plaid soyeux
Ferme les yeux
Souvenirs du sable chaud de cette plage
De ses caresses
Cette nuit d’ivresse
Corps en nage
Murmure des galets
Elégant ballet
Entre terre
Et mer
Songe d’été
Lèvres salées
Gorges asséchée
Premier baiser
Ça semblait pourtant si réel
Si éternel
Cette même fièvre
Au contact de ses lèvres
Tout comme le puissant son de sa voix :
« Urgence !
Ambulance ! »
C’était son roi ! A elle de faire son choix
Lou se raccrocha à la bouée de sauvetage
Revint de son lointain voyage
Lança une bouteille à la mer
Dedans, un message amer
Echouée sur une plateforme
Repêchée par les médias
Qui en firent leurs choux gras
Procès hors norme
Sonne le glas
A cette bande de rats
Haie d’honneur
Pour celle qui a eu le courage de défendre ses valeurs
Les mots lui manquent
Les maux s’arrêtent définitivement
Enfin tourner la page !
Et surtout, se rappeler de ce bel adage :
« On ne voit bien qu’avec le cœur,
L’essentiel est invisible pour les yeux. »
Merci Saint-Exupéry
Pour l’avoir si bien dit !
Et puis soudain, tu es apparu
La ville dort encore
Lovée dans mon plaid bleu roi
Je t’attends
Ce n’est qu’une question de temps
Ma tasse de thé
Brûlante entre mes mains
M’aide à patienter
En ce petit matin
Et puis soudain
Ta douce chaleur
Effleure ma joue
Quel honneur !
Lentement,
Je m’extirpe de ma torpeur
Tourne mon visage vers toi
Vers ta candeur
Timidement
Tu parcoures mon visage
Puis, avec de plus en plus d’ardeur
Je rougis
Tes caresses deviennent insistantes
Mon plaid se fait brûlant
Le roule jusqu’à mes pieds
Effleure mes lèvres
Goût suave
D’horizons lointains
Là d’où tu viens
Mon cœur bat la chamade
Mon cafard part à l’as
Ma peau de plus en plus dénudée
S’offre à toi
Renaît de ces longues brumes matinales
J’aimerais arrêter le temps
Avant que tu ne sois au zénith
Et me brûle la peau
J’admire ta force,
Ta persévérance
Pour avoir percé cette mer de brouillard
Et me réchauffer de tes rayons bienfaisants !
Le Mur de Berlin
Le Mur de Berlin disparut peu à peu sous la neige
Un puissant chasse-neige rompit cette quiétude
Emportant neige, mur et peurs vers la Liberté