A la valse des flocons, Sasha Blue aime y joindre celle des mots s’échappants de sa plume, de préférence sous forme poétique. Toujours prête à prendre l’air, elle virevolte souvent au-dessus du Lac Léman où habite sa propriétaire. Elle l’accompagne également à son travail d’éducatrice sociale auprès de personnes âgées, dont elle recueille les histoires de vies. A d’autres moments, son inséparable plume profite des thermiques pour goûter au silence des sommets. A la fin de l’hiver, elle rejoint les oiseaux migrateurs pour se poser sur une plage déserte de la mer du nord et y inscrire quelques rimes dans le sable.

Sur le chemin du retour, Sasha remonte les rues de Hambourg jusque dans les années 40 dans le sillon de ses aïeux. Elle laisse ensuite danser leurs souvenirs dans un recueil écrit en allemand, ainsi que dans un conte de Noël en français. Soucieuse de respecter le contexte historique, tout en fuyant les livres d’histoire, elle comble ses lacunes en se plongeant dans des polars historiques de Carmen Korn, Volker Kutscher, Philippe Kerr et bien d’autres encore. Sa plume s’est aussi glissée dans les bagages de ses parents lors de leur passage du Mur de Berlin en pleine guerre froide. Une nouvelle et un haïku parviendront à passer la frontière.

A son retour, elle éclabousse encore quelques auteurs d’injustices sociales avant de se poser en douceur entre les pages jaunies d’album photos de personnes âgées. En tant que grande rêveuse, Sasha a recours au genre lyrique pour retranscrire leurs propos, qui sont ensuite publiés dans le journal pour lequel elle écrit également d’autres articles.