Mère
J’ai laissé bouillir tes visions
Au feu de l’avenir.
Souffle dans mes mains,
Mère.
Que je me lave la tête
De ton souffle,
Empreint d’un évangile
Qui s’unit à mon être.
Souffle sur mon front de l’ombre
Protectrice de tes mains.
Souffle dans mes yeux,
Qu’ils soient tachetés
De cette Afrique qui est nôtre.
Souffle dans mes oreilles,
Que j’entende à jamais
Les pleurs de ma naissance
Au bout de ton souffle.
Ce chemin
Et si tu reviens sur ce chemin qui nous a uni,
Au lieu du crime,
Tu verras les empreintes de mes larmes.
Observe si l’on ne te voit pas,
Emporte-les avec douceur.
De grâce ne les ignore pas !
Et si tu les analyses au microscope,
Tu verras mon image crier au secours.
Sentiras-tu ma détresse ?
Et si tu creuses la terre,
Tu verras l’ombre de mon cœur.
Pourras-tu le tenir ?
Et si tu regardes derrière toi,
Tu verras l’ombre de mon corps égaré.
Pourras-tu encore m’aimer ?
Et si tu chantes notre premier chant,
Tu verras tes vaines larmes couler à jamais sans moi
Car, l’amour est sentier de bonheur et de tristesse.
Je te regarde dans mes pensées
Je te regarde dans mes pensées
D’une peau de rêve à chair neuve
Qui m’enfile l’esprit de souvenirs
Jadis deux cœurs chuchotaient
Au matin d’un amour lumineux.
Je te regarde dans mes pensées
Le cœur à bord du chagrin
Se fait napper par un désir
Qui m’emprisonne sous un drap
De ton odeur suintant des sensations
Qui ont mangé mes jours,
Qui ont mangé mes nuits.
Je te regarde dans mes pensées
D’un amour à sang vert
Comme une larme en l’air
Orpheline d’yeux
Ouverte et libre
Te recueillir sur ma poitrine.
Je te regarde dans mes pensées
Revenir comme la mer
D’une fraîcheur m’enveloppant
D’un sourire assis sur un rêve.