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L’étrangère

Assise sur une pierre
Au bord du chemin
Son regard porte loin
Enveloppant toute la terre

 

Elle est presque irréelle
En dehors du temps
Mais à cet instant
Mon dieu qu’elle est belle

 

Elle ne me voit pas
Fantôme évanescent
Dans le jour à peine naissant
Elle vient et elle va

 

Qui es-tu d’où viens-tu
Mille questions viennent
Mille chaînes me tiennent
Je me sens perdu

 

J’ai voulu l’aborder
Et l’hirondelle posée là
S’est envolée au bruit de mon pas
L’automne s’en est allé

 

Dis-moi belle étrangère
Qui as si vite disparu
Dis-moi me reviendras-tu
Assise sur ta pierre

 

Au printemps je viendrai
Pour croiser ta route
Et sans l’ombre d’un doute
C’est toi que je verrai

 

Le mur

Le mur n’est plus à sa place
Barrière du temps et de l’espace
Il est tombé d’un seul bloc
Lui que l’on croyait un roc

 

Il s’est écrasé sur le sol dur
Comme de sa branche le fruit mûr
Je peux maintenant voir derrière,
Ce que je ne pouvais encore hier

 

Mais qui donc a osé abandonner
Et se perdre dans cette immensité
Ce cœur que j’ai trouvé errant
Plein de promesses et de piquants

 

J’ai voulu ce cœur l’apprivoiser
Mais à ses épines me suis piqué
Et j’ai vu se construire une barrière
Un nouveau mur de pierre

 

Car il est aussi des murs invisibles
Qui tissent de leurs mains habiles
Une toile entre deux cœurs unis
Qui tel le ver, mange le fruit

 

C’est ensemble si nous le décidons
Que ce mur nous l’abattrons
Alors il tombera un jour
Et je te parlerai d’amour

 

 

Calme

Tout est calme et il fait très doux
Qu’importe l’endroit c’est n’importe où
Avant que dieu soleil n’apparaisse
Il nous fait grâce de ses premières caresses
Et dans ce matin où perle la rosée
C’est un moment de pure volupté
 
La journée suivra dans toute sa splendeur
Aux multiples bruits et multiples couleurs
Le vent viendra comme toujours balayer
Cette côte sauvage où j’aime me promener
Ce vent marin qui fouettera mon visage
Me portant toutes les rumeurs du grand large

 

Elles viendront me dire comme chaque fois
Les mots que je veux entendre de ta douce voix
Et je pourrai humer dans l’air qui les portera
Les parfums et senteurs qui émanent de toi
Comme si en ces lieux que je trouve grandioses
La connexion entre nous devenait osmose

 

Enfin telle une couverture la nuit viendra couvrir
La campagne où toute la vie va s’endormir
Elle recouvrira également mes pensées
Et pour quelques heures à me reposer
J’attendrai sagement dans les bras de Morphée
Que revienne la prochaine rosée

 

 

Crédit photo
Bipasha Bhattacharya ©