Elégie
Une chatte pleure
pleure
A fendre mon coeur
de pierre
Chatte qui pleure
Est-ce un sujet
Pour un poète
nègre
Oui
peut-être
Si cette chatte
C’est l’Afrique Notre Afrique
Qui saigne et trépigne
Sous les coups de pine
Pleurez chatons
Pleurez chatons
On nous la viole Notre Mère Afrique
On nous la viole Notre Belle Vierge
Notre Première Née
Mais Seigneur qu’ai-je vu ?
Un Noir pur jus au rang des violeurs.
Une chatte pleure
pleure
A fendre mon coeur
de pierre
pleure
A fendre mon coeur
de pierre
Pleurez chatons
On nous la viole l’Afrique
On nous la viole Seigneur
On nous la broute la caresse la trousse
Notre Première Née
On nous la viole l’Afrique
On nous la viole Seigneur
On nous la broute la caresse la trousse
Notre Première Née
Et j’ai vu de mes yeux vu
Seigneur
Un Noir un Nègre
pur jus pur sang pure race
Au rang des violeurs !
Seigneur
Un Noir un Nègre
pur jus pur sang pure race
Au rang des violeurs !
Je plaide non coupable
Dem (Partir)
Une vague
Dessus la vague
Des hommes
qui rêvent
Dessus la vague
Des hommes
qui rêvent
Partir
Ailleurs
Qu'importe où
Partir
Qu'importe
le risque
la mort
l'oubli
Ailleurs
Qu'importe où
Partir
Qu'importe
le risque
la mort
l'oubli
Partir
Est-ce une
folie ?
Est-ce une
bêtise ?
Est-ce une
folie ?
Est-ce une
bêtise ?
Qu'importe
Ils partent
Ils partiront
Ils mourront
Ils reviendront
Ils partent
Ils partiront
Ils mourront
Ils reviendront
Déçus
Comblés
Qu'importe
Toujours
Ils partent
Ils partiront
Comblés
Qu'importe
Toujours
Ils partent
Ils partiront
Si
Toujours
Ici
Toujours
Ici
Rien ne change
Rien ne change
Rien ne change
« Things hava changed »
A un poète
Le nègre pendait à une corde
C’était au temps où les hommes
noirs
ne valaient pas leur pesant d’homme
Un nègre pendait à une corde
six jours durant
au bout d’une corde
noirs
ne valaient pas leur pesant d’homme
Un nègre pendait à une corde
six jours durant
au bout d’une corde
Après la curée des hommes
celle des bêtes
celle des bêtes
Pour une vétille
Un homme mourait
Une femme passa
belle comme les dents d’un nègre joyeux
belle à croquer
Mais un chien ne mord pas une pomme
Gare au chien qui en voudra à la pomme
Un homme mourait
Une femme passa
belle comme les dents d’un nègre joyeux
belle à croquer
Mais un chien ne mord pas une pomme
Gare au chien qui en voudra à la pomme
Le nègre pendait à une corde
loin des hommes
loin des yeux des hommes du coeur des hommes
En ce temps-là les hommes avaient-ils même un coeur
ou poussait-il ailleurs qu’à la Gauche des hommes
loin des hommes
loin des yeux des hommes du coeur des hommes
En ce temps-là les hommes avaient-ils même un coeur
ou poussait-il ailleurs qu’à la Gauche des hommes
Sac d’os
devenu
outre pleine de vers
pendait comme un astre
seul dans la nuit
ET
Seul un astre veillait
sur ce qui restait d’un homme
Après la curée des hommes
devenu
outre pleine de vers
pendait comme un astre
seul dans la nuit
ET
Seul un astre veillait
sur ce qui restait d’un homme
Après la curée des hommes
Un nègre qui pendait à une corde
(C’était un temps pas si lointain
Mon pays venait de naître
et il en a à peine 50 et des
poussières et des myriades de poussières
d’années)
Mon pays venait de naître
et il en a à peine 50 et des
poussières et des myriades de poussières
d’années)
Pour une broutille
Un homme
comme un épi de maïs
pourrissait au soleil.
Un homme
comme un épi de maïs
pourrissait au soleil.
Au septième jour le Bon Dieu en eut marre
et coupa la corde
Et sous l’arbre depuis
dort un nègre
Depuis
L’arbre est toujours là
et on dit que les hommes ont changé
Qui oserait en douter!
et coupa la corde
Et sous l’arbre depuis
dort un nègre
Depuis
L’arbre est toujours là
et on dit que les hommes ont changé
Qui oserait en douter!