À bientôt trente ans Khadim Mbodj est un jeune sénégalais amoureux des lettres depuis son plus jeune âge et fâché avec tout autre chose. A l'âge où d'autres découvrent les délices et affres de la vie il découvre les règles classiques de la poésie dans un manuel de français au lycée, écrit sonnets, odes et autres poèmes ringards avec une certaine maîtrise. À tel point qu'il se prend depuis pour un poète, sans recueil certes, mais d'autres en ont et ne sont pas poètes pour autant. Quelques palmes minimes à des concours, quelques félicitations plus ou moins sincères  sont venues le conforter depuis dans son erreur. Puis un beau jour il découvre ce bon vieux vers libre. Finis les poèmes ringards, classiques, corsetés. La rime, le pied, les syllabes. Bonjour la modernité. Le voilà entré de plein pied dans son siècle. Depuis il essaie, sans grand succès sans doute, comme des millions de littérateurs avant lui, de faire du neuf avec du vieux. De réussir la parfaite alchimie entre imiter et ne pas imiter. De quoi l'occuper à temps plein pour les 30 ou 40 prochaines années.