Angoisse

revoilà l'heure des cauchemars
minutes longues et noires
respire du plomb
piqûres de frelon
au coeur de sensations cyclones
rêves hors zones
proférant des menaces
et couvant des angoisses
heures lourdes
réalité sourde
attendre que le néant
réveille les chiens effrayants
vomissant leurs cris
dans d'interminables plaidoiries
incompréhensibles
de plus en plus horribles
sous des oripeaux sordides
et des haleines fécaloïdes
finir énucléé
crever

Angoisse II

mon corps est trop petit
pour contenir tout cet esprit
qui s'expanse sans vergogne
ce sang, ivrogne
je m'en abreuve
perdue dedans, cette épreuve
m'éclabousse jusqu'au tréfond
s'imprime en médaillon
sang séché, bijou de l'angoisse
dans une âme qui s'efface,
mais sursaute et se crevasse
je suis une poufiasse
qui se loue à toutes les détresses
pourvu qu'affreuses soient les caresses
impuissante
je me vois déliquescente
répandue dans un monde
où chaque nanoseconde
me surprend
chaque sentiment écoeurant
m'entraîne un peu plus
dans un souffle involu

Angoisse VI

silence désolant
quelques humains flageolants
attachés à mon esprit
répètent incompris
que l'amour ne passe plus.
Recherche farfelue,
absolue erreur
qu'un enterreur
se dépêche de recouvrir
il faut savoir bien mourir...
éteints
les feux, crétins
ne croyez pas
que vos débiles appâts
cacheront vos peurs intimes,
valent pas un centime,
pauvres coeurs cassés
allez croasser
dans d'autres mondes
le mien est immonde
vous bouffera
sur un air las
merdeux
et variqueux