Surgissant de l’océan
Après un virage étourdissant
Dans la pénombre je t’ai découverte
Ma déesse lascive et offerte
Je te jetais des regards furtifs
Et de tes charmes j’étais déjà captif
Pas farouche tu te dévoilais
En d’incandescents reflets tu brillais
Tu t’es immédiatement montrée
Tantôt fuyante et exaltée
Tantôt charmeuse et discrète
D’une coquetterie parfaite
Dans tes replis, tes interstices
Je me glissais avec malice
Attentif au moindre de tes soupirs
Mon corps tremblait de désir
Depuis le phare des Mamelles
Ton cœur était irréel
Au loin j’entendais tes pulsations
Nos battements à l’unisson
Caché par une brume immatérielle
Je devinais tes courbes sensuelles
Dans la mer ton corps devint île
Sur tes côtes des grains de sable graciles
À contrecœur j’ai dû lâcher ta main
Me détacher de tes reins
Me soustraire à ta poésie
Et plonger dans le noir de l’oubli
Dans l’obscurité de mes insomnies
Vacillant au bord de la folie
Ton image transcende la nuit naissante
Comme une pluie rafraichissante
La distance nous a rapproché
Scellant nos promesses, nos pensées
Mais ton parfum s’est envolé
Effluves d’humidité et de bois brûlé
Ton sang coule dans mes veines
Vivant ou mort je t’aime
Au Plateau et dans tous les quartiers
J’installerai des lucioles dorées
Sur les deux « a » de ton nom
Comme deux seins en érection
Je déposerai des baisers
Par centaine, par millier
Dakar.