Paranoïaque
parlons à voix basse
depuis quelques temps
j'en suis convaincu
la musique m'écoute
plusieurs fois déjà
j'ai tenté de fuir
seulement où que j'aille
les films me regardent
donc je rentre chez moi
mais dans mon fauteuil
j'ai la hantise que
les livres me dévorent
Maux d'amour
En « amour » mon « trésor» vaut pas un sous
Les plus beaux « bijoux » s'avèrent des cailloux
Mon « minou » se joue du toutou tout doux
Mon « bébé » ma bobonne ma « puce » mon poux
Son « lapinou » jaloux lui prend le « choux »
Sa vieille chouette l’effraie en lui-même hibou
La Poule-au-port son « poussin » ses pioupious
Le Porc-époux plaque tout pour la nounou
« Bibiche » sous les coups de « Louloup » qu’est saoul
Le bourreau debout l’amour à genou…
Chimères de granite
Au détour d'un sentier une silhouette apparaît,
Dans l’œil délirant de l’errant chevalier,
Un géant prêt à livrer une joute épique
Gesticule des bras de manière frénétique.
La méprise est fameuse, le secret fut gardé
que l'on voit ces grandes ailes dans le vent s’animer
lorsqu'un esprit enceint d'agrégats graniteux,
Las de gésir dans le roc, se grise des cieux
Et se déleste en rêve de particules grossières.
Il se voit voler faisant fi du poids d'une pierre.
Voilures tendues plein vent, l'hilarant volatile
agite en vain ses membres de vergues et de textile.
Les railleries de l’air quand se mettent à grincer
Ses mouvements mécaniques et ses rouages rouillés,
Animeront la plaine désespérément plate
Jusqu’à ce que son corps de rocailles cubiques éclate.