Elle était belle
Elle était belle,
Si belle,
Ses cheveux noirs comme la nuit,
Sa bouche rosée comme l'aube,
Son nez mutin,
Ses grands yeux mouillés.
Elle était belle, avant,
Avant que le mal ne s’empare d'elle,
Avant qu'elle ne sombre,
Avant qu'elle ne te montre son vrai visage.
Elle était belle,
Mais aujourd'hui tu vois,
Ses yeux moqueurs,
Son rictus méprisant,
L'horreur déchirant ses traits,
Et tu vois enfin,
Ce qu'elle est.
Elle est laide,
Des larves perfides grouillent sous sa peau,
Pervertissant son âme,
Ses cheveux deviennent hirsutes,
Ses doigts se muent en crochets acérés,
Son nez se retrousse.
Elle n'est plus femme,
Elle est la mort,
Ta mort,
Car elle a ton cœur.
Elle
Parfois il s'agit de moi,
Quelques fois des autres,
Mais au fond il ne s'agit que d'elle.
Elle dont la beauté scintillante,
Le regard flamboyant,
S'éteignent lentement,
Sans que rien,
Ni personne,
Ne puisse agir.
Elles dont les méandres psychologiques,
Se muent en prison,
L'enferment loin de tout,
Loin du monde,
Loin des autres,
Loin de moi.
Elle qui, coupée de la réalité,
S'enfonce,
Encore et encore,
Dans ses abysses.
Le viol
Ce n'est pas votre faute, c'est la mienne
C'est la sienne.
C'est celle de la société.
C'est la faute de ceux qui ne m'ont pas aidée.
Parce que personne ne me comprend.
Parce qu'ils pensent que ce n'est pas important.
Parce que je le vois, encore et toujours, dans mes cauchemars, dans mes angoisses.
Parce que je me trouve dans une impasse.
Parce qu'il m'a touchée.
Parce qu'il m'a ôté le droit de refuser.
Parce qu'il m'a volé mon corps.
Parce qu'il m'a prise.
Parce que ce n'était pas ce que je voulais.
Parce que ma guérison n'est qu'utopie.
Parce que je ne dors plus.
Parce que je suis fatiguée.
Parce que j'ai renoncé.
Je quitte ces lieux.
Blâmez-le.
Blâmez-moi.
Mais ne vous blâmez pas.
Parce que c'est la chose à faire,
Adieu.
Crédit photo : François Leylavergne
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