Dossier Sasha Blue - Septembre 2020 Ecrit par Sasha Blue

Catégorie: Interviews  /  Créé(e): 22.09.20 17:31:08  /  Modifié(e): 23.09.20 09:52:36

Questions du comité de lecture

 

 

Quelle place occupe Saint-Exupéry dans votre univers créatif ?

 

 

Lorsque je suis émerveillée par un lieu dans lequel je me trouve, je laisse renaître l’enfant qui est en moi. Je me laisse alors bercer par la quiétude des lieux, ferme les yeux et laisse les soucis des grandes personnes vaquer toutes seules à leurs occupations, si importantes, comme dirait l’aviateur dans « Le Petit Prince ». J’ai alors envie de transmettre cet état de bien-être à autrui et laisse ma plume faire des soubresauts dans mon cahier d’écriture.

 

 

Dans le poèmeBas les masques ! Lou, qui défendait les opprimés se retrouve sur le banc des accusés. La générosité est-elle un non-sens en ce monde ?

 

 

Non, pour moi, la générosité a tout son sens dans notre monde. A titre d’exemples – par chance, non exhaustifs – de grands chefs cuisiniers concoctent gratuitement des petits plats pour des personnes sans ressources en Italie ou encore des citoyens effectuant bénévolement des achats pour des personnes vulnérables dans la crise du COVID.

 

 

Quelles sont vos routines dans l’écriture poétique ?

 

 

Je suis un escargot littéraire : Que ce soit lors d’un tour à vélo, une randonnée pédestre ou à skis de randonnée, j’ai toujours un gros sac sur mon dos, comportant mon matériel d’écriture et un thermos. En général, je planifie trois haltes littéraires de 25 minutes chacune, durant lesquelles je savoure un biscuit fait maison à la cannelle. Que du bonheur lorsque je peux accompagner cette friandise d’un cappuccino bien mousseux sur une terrasse ensoleillée !

 

 

Le poème Et puis soudain, tu es apparu nous propose une relation quasi sensuelle avec le lever du soleil. Quel rapport entretenez-vous avec la nature, les éléments ?

 

Au travers de ce poème, j’avais eu envie d’explorer une écriture plus sensuelle ; expérience d’ailleurs renouvellée depuis. Quant à mon rapport avec les éléments, je suis fascinée par les tempêtes sur la mer. J’aime être aux premières loges et sentir le souffle de la mer sur ma peau. Ces vagues déversant  malheusement de nombreux déchets sur les côtes, je m’empresse alors de les éliminer.

 

 

Expliquez-nous l’association que vous faites entre la neige et le mur de Berlin dans le poème Le Mur de Berlin ?

 

 

C’est toujours avec des yeux d’enfants que je regarde tomber les flocons. Le temps s’arrête alors. Pour moi, la neige embellit les paysages, les villes et par extension les murs les jalonant, jusqu’à cacher ce symbole de la honte, de la peur ayant séparé Berlin pendant 28 années. 

 

 

 

Quelle(s) musique(s) accompagnerai(en)t le mieux vo(tre)s texte(s)?

 

 

 

La musique composée par Eric Serra pour le film « Le Grand Bleu » me trottait dans la tête lors de ma longue attente dans Et puis soudain, tu es apparu.

 

Dans un tout autre registre, j’imagine sans peine ce berlinois de l’est, recroquevillé dans un chasse-neige, dont la pédale de l’accélérateur est maintenue enfoncée par un lourd objet.  Afin de ne pas entendre les mitraillettes au moment de franchir Le mur de Berlin,  il écoute « The Wall » de Pink Floyd.

 

Quant à Phil Collins, sa voix dans « Another day in Paradise » m’a transporté dans l’état mélancolique nécessaire pour pouvoir ressentir l’état de détresse de Lou dans Bas les masques ! 

 

 

Questionnaire de Proust

 

 

Quels sont vos poètes préférés?

 

A l’exception de Marie Termini, dont les poèmes traitant notamment de l’immigration me vont droit au cœur, c’est plutôt l’écriture poétique qui me fascine. Par exemple,  celle de Marie-Hélène Groux dans Je me perdonne ou Nina George dans Das Lavendelzimmer ou encore Le garçon sauvage de Paolo Cognetti.

 

Ecrivez-vous plutôt en journée ou la nuit ?

 

J’aime écrire à la lumière naturelle, donc le jour. Mais l’heure bleue est aussi la mienne. Rien de tel que de siroter un bon thé, assise dans une corbeille de plage à la mer du Nord et laisser les vagues bercer ma plume.

 

Quelle est votre couleur préférée ?

 

Je suis une fille de la mer vivant sur les rives du plus grand lac d’Europe occidentale. Le Grand Bleu m’attire comme un aimant, surtout en apnée. Mystérieux indigo au moment de l’heure bleue, je suis dans ma bulle lémanique.

 

Quelle qualité aimez-vous chez un homme ?

 

S’investissant pour l’égalité des sexes.

 

Quelle est le pays que vous aimeriez visiter ?

 

Le Canada pour pouvoir renouer avec les vrais hivers de mon enfance, ceux où les paysages sont cachés sous un immense duvet blanc.