Florence Neuville est née en 1962 au cœur du bocage normand, à quelques encablures de la mer de la Manche. De son enfance et des multiples récits des aînés qu'elle a écoutés avec curiosité, elle conserve le goût du bruissement du vent, des variations de lumière, de l'ouverture sur l'autre, cet ailleurs inépuisable. 

Après des études de langue et de littérature, elle s'oriente presque naturellement vers une carrière d'enseignante qu'elle envisage comme le meilleur moyen de transmettre son secret : la langue et l'imaginaire sont sources intarissables de joie et d'enrichissement intérieur. 

Son inclination pour la littérature de l'exil et du déracinement, au propre comme au figuré, la conduit à donner la parole à ceux qui ne la possèdent pas ou ne parviennent pas à se faire entendre. Ceux dont le socle friable rend l'existence malaisée et qui, souvent en inadéquation avec le monde social, tentent de se construire par la seule force de leur imaginaire ou de leurs sentiments. 

Dans ses brefs récits ancrés dans une réalité souvent banale et qui se veulent des éclaircies dans un ciel nébuleux, elle s'attache à raconter des instants de vie, des moments où le personnage fragilisé prend soudain conscience de son être profond, d'une réalité criante, de sa force insoupçonnée, de sa vérité propre, de la révélation d'un sens.