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Profession de Foi

 

 

Vous étiez cent, vous étiez des milliers

Tous réunis en ce 14 juillet.

Vous pouviez, ne serait-ce qu’un instant,

Oublier le massacre du Bataclan.

 

Vous étiez cent, vous étiez cent vingt mille

À admirer les lumières qui scintillent.

Ensemble, quelles qu’étaient vos confessions

Vous alliez faire la fête à l’unisson.

 

Le malheur est trop vite revenu

S’abattre sur nos espoirs de paix déchus.

Et un camion roulant à cent à l’heure

A propagé autour de lui l’horreur.

 

Une nouvelle fois, nous voilà réunis.

En votre mémoire, nous nous sommes recueillis.

L’espérance meurtrie. La foi aussi.

Non ! Ce ne sera donc jamais fini ?

 

Se pourrait-il qu’il y ait une trêve ?

Et si ce n’était qu’un très mauvais rêve ?

Réveillons-nous ! La vie est si jolie !

Vivons pour ceux à qui ce n’est plus permis.

 

 

 

Je n’ai pas la voix

 

 

Je n’ai pas la voix pour chanter

Je n’ai pas la voix pour scander 

Tous ces mots qui me brûlent les lèvres

Tous ces mots qui me donnent la fièvre

 

Ne regarde pas vers les Cieux

Ouvre très grand les yeux

Regarde ce monde qui s’affole

Regarde cette jeunesse qui dégringole

 

Elle ne croit plus en rien, plus en demain

À nous de lui tendre la main

Oui, aidons-la à se relever

Elle a encore le droit de rêver

 

Je n’ai pas la voix pour chanter

Je n’ai pas la voix pour scander 

Tous ces mots qui me brûlent les lèvres

Tous ces mots qui me donnent la fièvre

 

Ne la laisse pas lentement se détruire

Ne lui donne pas les moyens de se nuire

Protège-la, aime-la, fixe-lui des limites

Sans avoir peur qu’un jour elle ne te quitte

 

Épargne-lui les coups, apprends-lui les mots

Un jour elle-même aura des marmots

Pense à la vie, au Monde de demain

Ne t’en lave jamais les mains

 

Je n’ai pas la voix pour chanter

Je n’ai pas la voix pour scander 

Tous ces mots qui me brûlent les lèvres

Tous ces mots qui me donnent la fièvre

 

Sauvons ce qui peut encore l’être

Vos responsabilités, cessez de vous en démettre

Ne reculez pas devant l’urgence

Ne restez pas figés dans l’ignorance

 

Rien ne peut arrêter le compte à rebours

Nous devons agir au plus vite par amour

Entendons les cris de détresse

Nous devons nous en faire la promesse.

 

Je n’ai pas la voix pour chanter

Je n’ai pas la voix pour scander 

Tous ces mots qui me brûlent les lèvres

Tous ces mots qui me donnent la fièvre

 

 

Réveil douloureux

 

 

Ce matin, je me suis réveillée, incrédule.

Poussés par les créances, la carence et l’urgence

Sont à chaque carrefour et crient avec véhémence.

Plus aucun repère, aucune limite, tout bascule.

 

Ce matin je me suis réveillée en colère.

Est-ce par pure vengeance qu’ils déploient tant de violence ?

Ou est-ce le stigmate de leur totale impuissance ?

Mais pourquoi les Politiques ont-ils laissé faire ?

 

Ce matin je me suis réveillée. C’est tragique.

Maintenant notre Pays est à feu, est à sang.

Tous en sont même les lycéens de Saint Vincent.

Ils s’en sont pris aux symboles de la République.

 

Ce matin je suis simplement inconsolable.

N’oubliez pas de compter vos morts et blessés.

C’est ainsi. Vous n’avez rien appris du passé.

Ce qui est arrivé est inimaginable.

 

Ce matin j’observe mon visage dans le miroir.

J’ai perdu ma jeunesse et sur ma joue une larme.

Perdrez-vous votre liesse ? Poserez-vous les armes ?

Ce matin désormais j’ai perdu tout espoir.