Dossier Fabrice Boumahdi - Mars 2019 Ecrit par Fabrice Boumahdi

Catégorie: Interviews  /  Créé(e): 08.03.19 21:30:33  /  Modifié(e): 09.03.19 14:44:58

 

 

Questions du comité de lecture

Votre nouvelle a été sélectionnée au concours proposé par la Revue des Citoyens des Lettres lors de la parution du livre de Sami Tchak "Ainsi parlait mon père", parlez-nous de ce qui vous a motivé à y participer ?

- En un mot comme en cent, mon goût assez prononcé pour la littérature africaine d’expression francophone, et aussi une appétence pour l’idée de transmission.

Votre récit postule que sans le lien avec les valeurs de son passé, un individu n'est rien, selon vous l'application de ces valeurs doit-elle forcément se faire là où l'on a grandi comme c'est le cas pour Blaise Kouassi ?

- Pour paraphraser Voltaire, je dirais qu’il faut cultiver son propre jardin. Nous sommes les enfants de nos parents et nous venons tous de quelque part, et à moins de pouvoir contredire les lois les plus élémentaires de la physique, nous finissons toujours par revenir, d’une manière ou d’une autre, au berceau originel.

Un individu se construit de ses ancêtres cependant il se construit aussi de son individualité propre, un juste équilibre entre les deux est-il possible ?

- Je pense que la tension entre ces deux lois est le chemin de notre vie, pour certains rectiligne car en accord, et pour d’autres plus chaotique.

Selon vous, un homme peut-il rester seul maître de son existence, pourquoi ?

- Non, l’homme est un animal social, donc nous dépendons, directement ou indirectement, des autres. Nous sommes aussi le produit fini et périssable de notre passé, et le jouet du destin. Finalement, nous avons une marge de manœuvre très étroite.

Quelles sont vos références littéraires ?

- Elles sont nombreuses et parfois sans liens directs, je citerais quelques auteurs phares de ma vie : Jules Verne, Henry de Monfreid, Joseph Kessel, Gustave Flaubert, Stendhal pour la France et Jorge-Luis Borges, Naguib Mahfouz, Jorge Amado, Gabriel Garcia Marquez, Ahmadou Kourouma pour la littérature étrangère.

Quelle(s) musique(s) accompagnerai(en)t le mieux vo(tre)s texte(s)?

Shakara de Fela Kuti

Two thousand Black de Fela Kuti

Armandrai d’Ali Farka Touré

Du gnawa

Chill Out de John Lee Hooker

Les questions de la Revue des Citoyens des Lettres et celles chipées à Proust et Pivot

Quel est votre principal défaut ?

- L’avarice.

Votre juron, gros mot ou blasphème favori ?

- Putain de merde (désolé pour la grossièreté)

Quels sont les mots de la langue française que vous préférez et pourquoi ?

- Des mots sonnants, trébuchants, voyageurs, sinueux, irréguliers comme fantasmagorie, circumnavigation, transcendance, traversée, tumultueux, impénétrable, impétrant.

Pourquoi écrivez-vous ?

- J’aime inventer des univers et des personnages, je veux aussi faire revivre certains souvenirs car la mémoire est une fidèle compagne, qui me suit pas à pas.

Si Dieu existe, qu’aimeriez-vous, après votre mort, l’entendre vous dire ?

- Tu n’étais peut-être pas le plus assidu mais tu as eu le comportement adéquat.