Dossier Rwengate Jack Assoum - Décembre 2018 Ecrit par Rwengate Jack Assoum

Catégorie: Interviews  /  Créé(e): 17.12.18 21:22:02  /  Modifié(e): 20.01.19 15:59:48

Questions du comité de lecture

Le Grand Solitaire, auquel vous semblez vous identifier, n’est-il que la périphrase du créateur qui est en vous, inlassablement confronté à sa tâche de littérateur ?

J’ai envie de révéler qu’il s’agissait au départ de décrire les déboires d’une extrême solitude. De mot en mot, ça a aboutit à ça : « quel être sur terre peut accepter d’endurer à ce point un tel supplice ? » La mort m’est apparue en un déclic. J’ai donc tenté de compatir ; m’imaginer son raisonnement, son comportement, ses sentiments aussi, sa façon d’aimer — si on lui donnait un cœur ; je devais être ce Grand solitaire, simplement… Mais ça, c’est beaucoup de responsabilité. J’ai préféré aller jouer aux échecs avec des amis !

La littérature, qui use de mots pour décrire des objets et des sentiments, des saveurs et des opinions, des souvenirs et des courants de pensée, des rencontres charnelles et d’autres idéales, serait-elle pour vous de nature métaphysique ?

Je crois fermement que rien n’est hors de notre portée. On a en réalité peur des « terrains non dallés » ; peur de découvrir de nouveaux chemins, de tomber dans quelque chose qui, pourtant, élèverait notre condition d’Homme un peu borné. Donc non, cette littérature est on ne peut plus claire pour ceux qui la vive au quotidien, qui l’ont même entérinée. Et j’en suis membre. 

La femme qui se rend à ce rendez-vous "galant" laisse penser qu'elle "sait" ce qui l'attend depuis des siècles, le narrateur qui s'extrait de son apparence humaine et dévoile une monstrueuse Créature envoyée sur terre ne l'effraie pas. Ce récit est-il aussi l'expression du rendez-vous de tout humain avec la grande ennemie inséparable de la vie, à savoir la mort ?

Tout à fait. Nous avons eu de belles aventures terrestres pour beaucoup, nous en vivons actuellement pour la plupart,  et tant qu’on est jeunes nous en aurons encore. Mais nous oublions qu’en fin de compte ce sont les bras de la mort, qui nous accueilleront ; c’est à elle, que revient le privilège du dernier baiser.  Certains l’acceptent d’autres pas, mais c’est ainsi. 

Ecrire : cela vous transporte-t-il « au pays des merveilles » dans un état de légère ivresse (« un verre de rhum à la main ») ?

(Rire) j’ai pour habitude de garder fermement les pieds sur terre lors de mes exercices d’écriture. La rude « quête du bon mot » m’y astreint. Le verre de rhum — disons l’addiction à la boisson —  n’est ni plus ni moins qu’un symbole dans ce texte. Celui du désir insatiable de remplir des grands vides. Ce qui est certain, je ne bois pas.

Quel.le.s sont vos auteur.e.s de référence ?

Marcel Proust 

 

Quelle(s) musique(s) accompagnerai(en)t le mieux vo(tre)s texte(s)?

Pourquoi pas un piano? Un peu comme dans le clip video Romeo et Juliette par Grand Corps Malade

 

Les questions de la Revue des Citoyens des Lettres chipées à Proust et Pivot

Dans quel pays désireriez-vous vivre ?

Le Sénégal est un pays attachant.

Quelles sont vos héroïnes dans la vie réelle ?

Ma Mère, c’est elle, mes héroïnes.

Quel est le principal trait de votre caractère ?

La patience.

Quel est votre rêve de bonheur ?

Unir les gens, c’est important pour moi.

Que détestez-vous par-dessus tout ?

Rien en particulier