Dossier Orlane Baillard - Septembre 2018 Ecrit par Orlane Baillard

Catégorie: Interviews  /  Créé(e): 31.08.18 18:07:11  /  Modifié(e): 06.09.18 19:34:03

Interview

 

A votre avis, la poésie contemporaine doit-elle forcément respecter les formes classiques ?

La poésie en général n’est pas tenue de respecter des formes classiques. Les trois poèmes proposés ici se présentent sous la forme de sonnets rédigés en alexandrins. C’est une contrainte que je me suis imposée, elle m’aide à trouver les mots, les rimes puis l’ensemble se construit peu à peu. Mais j’ai écrit aussi d’autres poèmes plus libres dans leur structure.

 

Selon vous, à quelles sphères autres que l'intime la poésie doit-elle se consacrer ?

Il n’y a aucune obligation lorsqu’on écrit que ce soit la forme ou le fond. Les autres thèmes qu’il m’arrive parfois d’aborder sont les évènements marquants de notre siècle. Mon poème profession de foi évoque les attentats de Nice. Il exprime à la fois le souvenir et le désir de vaincre nos peurs. Des faits divers qui m’ont marquée peuvent aussi être source d’inspiration. 

 

Quels sont vos rituels d'écriture ?

Généralement je liste des mots sur une feuille libre, je les regroupe par terminaison (recherche d’une rime au moins suffisante). Selon mon humeur la liste sera différente. Puis je me lance dans l’écriture. Le premier jet respecte très rarement cette règle de l’alexandrin que je me suis fixée. Alors je travaille le texte jusqu’à ce que j’aie le sentiment qu’il est abouti.

 

Quels ouvrages poétiques gardez-vous toujours sous la main ?

J’ai deux recueils (tapés à la machine à écrire) qui m’ont été offerts quand j’avais 10 ans écrits par un ami de père. Mon prénom y est cité à plusieurs reprises. Ces poèmes ont profondément marqué mon enfance.  Mais  je me souviens aussi de nombreux poèmes étudiés au cours de ma scolarité dont les auteurs sont Baudelaire, Rimbaud, Prévert, Kipling, ...

 

Dans le poème "Tempête d'automne" vous écrivez :
"Serait-ce un péché mortel que de faire du bien ?
Je revendique, exprime avec vivacité
Le droit de perturber Votre plate Sérénité", est-ce cela le rôle de la poésie, perturber la sérénité ?
 

La poésie me donne la force d’exprimer, de livrer et de me délivrer de nombreuses émotions. J’ose enfin.  J’ignore comment le lecteur reçoit ces mots, s’ils vont faire écho à sa propre histoire. L’acte d’écriture est un don : je vous donne mes émotions, mes colères, mes doutes,  mes rêves, mes pensées les plus intimes. Qu’en ferez-vous ? Je n’ai aucune maîtrise sur l’après. 

 

Quelle(s) musique(s) accompagnerai(en)t le mieux vo(tre)s texte(s)?

 

Tempête d’automne : Une musique de violon ou violoncelle, beaucoup d’aigus pour imiter le bruit du vent avec un rythme allant crescendo et alto.

Les Mots : une musique douce, une de celles qui nous prend dans ses bras pour nous réveiller doucement mais sûrement.

Nuit sans sommeil : une musique mélancolique, au rythme lent.

 

Questionnaire de Pivot

 

Votre drogue favorite ?

Le thé, vert de préférence. C’est vraiment la seule drogue qui a su envahir mon quotidien. 

 

Le métier que vous n'auriez pas aimé faire ?

Je n’aurais pas pu travailler à la chaîne ou tout autre travail qui implique la répétition perpétuelle des mêmes tâches sans aucune prise d’initiative ou de décision.

 

Votre juron, gros mot ou blasphème favori ?

« Nom de Dieu » ou encore « Nom de Diou » je ne les utilise pas mais les évoquer  ravive en moi le souvenir de mon grand-père qui lui les utilisait souvent.

 

Le son, le bruit que vous aimez ?

Le silence est celui qui laisse place aux pensées les plus profondes et intimes.

 

Homme ou femme pour illustrer un nouveau billet de banque ?

Malala Yousafzai, cette femme m’impressionne beaucoup par sa force de caractère et sa volonté de faire bouger les lignes.