Interview

La femme que vous décrivez dans votre microfiction est à la fois mère et commerçante. On soupçonne même que son commerce est justifié par sa maternité. Est-ce la repésentation que vous avez de la femme ?

La femme vend de la tendresse, de l’amour, de la vie, et sa marchandise ne saurait un jour manquer. Généralement, elle n’y gagne rien, parce que nous prenons à crédit, et elle sait qu’on ne le lui remboursera jamais. Malgré tout,  elle supporte son métier, et c’est ce qui la place au-dessus de tout.

Le narrateur macho, viril, avoue toute la difficulté qu’il aurait à poser son front aux pieds de cette femme. Comment pourrait-on comprendre cette déclaration ?

Quand un homme est trop fier de lui, le torse est gros et son menton ‘’cale en l’air’’.  Disons que ce sont les prouesses accumulés avec l’âge, qui l’ont pour ainsi dire tuteuré.  Alors, lorsqu’une femme ose se hisser à sa hauteur — et plus encore, même s’il finit par estimer sa valeur, son dos est déjà bien trop raide, trop droit, pour plier. Il devient donc naturellement dur de poser son front parterre. (Rire) 

On a l’impression à travers la relation entre le narrateur et la commerçante que le monde des hommes et celui des femmes se touchent mais ne se pénètrent pas mutuellement. Est-ce bien le cas ?

Dans cette petite histoire, nous sommes dans un village d’Afrique, à une époque féodale. Il n’y a pas beaucoup d’interaction sociale entre hommes et femmes. Les seuls raisons qui font appel à leur complicité, sont le repas familial et la procréation. En outre, pour extrapoler, il existe encore dans le monde, pour des raisons multiples, quelques barrières physiques et psychologiques entre les deux genres… (Hors je pense que nous sommes censés ‘’ne faire qu’un’’.)

Votre narrateur ne parvient pas dépasser sa condition d’homme pour manifester son admiration et peut-être même son amour à la commerçante. Comment d’après vous la discussion pourrait-elle s’engager entre les hommes et les femmes ?

Au préalable, il faudrait abandonner certaines attitudes égocentristes. Une féministe révoltée n’a pas plus d’oreille qu’un phallocrate-né n'en aura jamais. Chacun des partis devrait croiser les bras, écouter et hocher la tête pendant que l’autre parle. Tout part d’une bonne volonté… A mon avis.

Quels sont vos thèmes de prédilection dans l’écriture ?

Je verse mes inspirations dans le fantastique et l’idylle.

Quelle(s) musique(s) accompagnerai(en)t le mieux vo(tre)s texte(s)?

Acoustique alliant djembé et ou kora.

Questionnaire de Proust

Quelle est votre devise ?

« Rêve mais réalise. »

Quelle est votre occupation préférée ?

La danse

Quel serait votre plus grand bonheur ?

Je donne ma langue au chat

Que détestez-vous par-dessus tout ?

Je donne ma langue au chat

Quelles sont les fautes qui vous inspirent le plus d’indulgence ?

Je donne ma langue au chat