Dossier Orlane Baillard - Mars 2021 Ecrit par Orlane Baillard

Catégorie: Interviews  /  Créé(e): 21.03.21 11:35:49  /  Modifié(e): 21.03.21 11:49:53

Questions du comité de lecture

 

 

De quelle(s) manière(s) abordez-vous l’écriture poétique ?

Écrire des poèmes est un biais qui m’a  paru et me paraît  encore aujourd’hui  plus facile que d’écrire de la prose ou prose poétique. Rechercher des rimes, un mot en appelle un autre et je me laisse porter ainsi. Parfois je commence par dresser des listes de mots avec des rimes au moins suffisantes, mes listes sont bien différentes suivant l'humeur. Parfois tout débute par une rime qui me vient, m’occupe l’esprit jusqu’à ce que j’écrive le poème qui la met en valeur. Je m’aperçois que votre question très intéressante,  je ne suis pas en mesure d'y répondre car la naissance d'un poème a une part inconsidérée d’imprévisibles et de surprises. Deux points récurrents cependant je veille à la richesse des rimes et je travaille le rythme (même si en 2017 et 2018 période d’écriture de ce corpus je comptais alors mal les pieds)

 

Dans le poème Profession de foi vous évoquez le massacre du Bataclan en France. Qu’est-ce que cette tragédie évoque pour vous ?

Cela évoque pour moi : l'horreur.  J’ai beaucoup de mal à  concevoir des êtres de mon espèce soient capables de tels actes. Ce poème évoque aussi sans le nommer l'attentat de Nice du 14 juillet 2016 qui a ouvert la porte à  une nouvelle vague d’attentats,  actes barbares visant la destruction de vies humaines sans aucune arme de guerre.

 

Dans le poème Je n’ai pas la voix vous écrivez que la jeunesse ne « croit plus en rien, plus en demain. » Quelle est la cause de ce désenchantement ?

La cause du désenchantement,  les causes du désenchantement car elles sont multiples … Le manque de perspective professionnelle, le chômage,  l’échec scolaire, la ghettoïsation, l'injustice sociale, le désœuvrement,  …

 

Dans le poème Réveil douloureux, « les lycéens de Saint Vincent (…) s’en sont pris aux symboles de la République. » Pouvez-vous nous parler de cet événement ?

Les lycéens de Saint Vincent …c’était pour la rime. Cependant l’idée étaient de transmettre que la révolte avait atteint même les franches de la société les plus socialement favorisées. Les symboles de la République ... je pensais à la statue de Marianne fracassée, je pensais aussi au portrait du président de la République brûlé en public. En décembre 2018 j'avais l’impression que la sortie de crise des « gilets jaunes » était devenue impossible.

 

Vous définiriez-vous comme une poétesse engagée ?

Ce corpus de poèmes évoque des faits de société. Cela a été un choix de ma part de proposer des poèmes sur un thème différents de la première publication. J’écris plus naturellement sur mon moi intérieur sur ce qui m'anime et me bouleverse en général.  Le plus souvent la source de mon inspiration relève de ma sphère privée.  Mais ces dernières années,  tant d’événements extérieurs ont bouleversé les consciences que j’ai ressenti le besoin d’écrire sur ces sujets et de les faire partager. Dénoncer la violence conjugale (Nuit sans sommeil) ou dénoncer la violence de la rue (Réveil  douloureux) relève du même processus d’écriture et les proposer à  la publication relève de la même démarche. 

 

 

Quelle(s) musique(s) accompagnerai(en)t le mieux vo(tre)s texte(s) ?

 

 

Je n’ai pas la voix a été écrit pour être slamé   Il faut presqu'autant de temps pour formuler « tous ces mots » et « qui me brûlent les lèvres ». Alors pour celui-là aucun doute la musique se fait discrète,  place à la VOIX !

Réveil douloureux une musique classique. Vivaldi, les 4 saisons mais pas n'importe laquelle : l'hiver

Profession de foi je l'imagine accompagné d’une musique tribale, percussions sur de la peau tendue

 

 

Questionnaire de Proust

 

 

Quelle est votre devise ?

Ce n’est pas ma devise, j’ai plutôt en tête une citation de Nietzsche dont il serait sage d'en comprendre le sens et de l’appliquer au quotidien : Souviens-toi d'oublierEffacer de sa mémoire quelques pans douloureux pour s'ouvrir davantage aux petits plaisirs de l’instant présent.

 

Quel est votre état d’esprit actuel ?

La crise sanitaire que nous traversons a changé le regard que nous  portons sur le monde et nos semblables. Nous avons pu tous observer plus de solidarité, des consommateurs privilégiant les circuits courts et les produits issus de l’agriculture biologique. Alors l'espoir d'un monde meilleur pour demain est permis.

La crise sanitaire que nous traversons s’éternise fatigue les corps et les esprits. Des familles sont séparées depuis des mois, les frontières entre pays sont redevenues bien réelles,  le deuil et la douleur doivent se partager en respectant le protocole sanitaire, ... Que sera l’état économique et social du pays à  la sortie de la crise sanitaire ?  J’ai encore du mal à  percevoir la lumière au bout du tunnel.

 

Quelle est votre vertu préférée ?

Cette question est très délicate. Il m’a toujours été plus facile d’affirmer ce que je rejetais, de désigner ce que je ne voulais pas, plutôt que d’indiquer ma préférence. Après réflexion, je vous dirai la capacité d’accepter l’autre tel qu’il est, avec tout son potentiel, ses qualités, ses défauts et surtout ses différences. Cette vertu va bien au-delà d’une simple tolérance.

 

Quels personnages historiques admirez-vous le plus ?

Simone Veil, Nelson Mandela, Mère Teresa, Barack Obama, Pierre et Marie Curie, …

 

Quel évènement historique vous a le plus marqué ?

Le 11 septembre 2001 et l’effondrement des deux tours jumelles. 20 ans bientôt ont passé et j’ai encore en tête des visions très précises des images perçues ce jour-là au travers de mon écran de télévision. Je me souviens aussi parfaitement du lieu et des circonstances du moment où j’ai appris qu’un drame terrible avait lieu aux US.